Valérie Fradot, Mélissa Desrosiers et Amélie Slembrouck‑Brec
Valérie Fradot, Mélissa Desrosiers et Amélie Slembrouck‑Brec illustrent trois parcours exceptionnels à l’Institut de la Vision. Chacune, à sa manière, contribue de manière significative à l’avancée de la recherche en ophtalmologie. Leurs histoires témoignent de la passion, de la persévérance et de l’implication nécessaires qui caractérisent l’innovation dans la recherche scientifique de haut niveau.
De débuts modestes à l’excellence en culture cellulaire
Valérie Fradot incarne une passion inébranlable pour la culture cellulaire et un parcours inspirant qui démontre l’importance de la persévérance. Aujourd’hui ingénieure d’étude et responsable opérationnelle de la plateforme de culture cellulaire à l’Institut de la Vision, Valérie est une figure clé dans le domaine de la recherche en ophtalmologie.
Son parcours débute dans les années 1990, lorsque Valérie échoue à l’oral de son bac de biotechnologie et quitte le lycée sans diplôme. Après une année de petits boulots, elle trouve un stage d’insertion au CNRS à Strasbourg, où elle découvre la culture cellulaire des neurones et se forme en tant qu’adjointe technique de recherche.
En 1992, sa rencontre avec José-Alain Sahel, futur fondateur de l’Institut de la Vision, marque un tournant. Intégrée dans l’équipe de « Physiopathologie rétinienne », Valérie trouve sa vocation dans la culture cellulaire. Grâce au soutien de José-Alain Sahel, elle valide ses acquis professionnels et obtient en 1999 un BTS, puis un diplôme d’ingénieur en parallèle de son travail. Promue ingénieure d’étude en 2013, elle devient une experte incontournable, participant au développement de la majorité des modèles cellulaires utilisés à l’Institut.
Parmi ses contributions majeures, Valérie a mis au point un protocole pour la culture de rétines humaines et porcines, et adapté des techniques de criblage pour les photorécepteurs à cônes, innovation brevetée en 2023.
Une pionnière en vectorologie
Diplômée en sciences biomédicales et en pharmacologie à l’Université de Montréal, la Québécoise d’origine Mélissa Desrosiers a trouvé sa voie en France après avoir rejoint la start-up Fovea Pharmaceuticals en 2008. Cette entreprise, fondée par José-Alain Sahel, l’a menée à l’Institut de la Vision, où elle a véritablement lancé sa carrière scientifique.
Débutant dans l’équipe de Thierry Léveillard, Mélissa se spécialise rapidement en vectorologie sous la direction d’Alexis Bemelmans. Ensemble, ils bâtissent une plateforme de production de vecteurs viraux, essentiels pour la thérapie génique et la recherche fondamentale. En 2012, Deniz Dalkara succède à Alexis Bemelmans : au-delà du coup de foudre professionnel, cette rencontre marque le début d’une collaboration au long cours, permettant à la plateforme de s’agrandir, de prospérer et de se perfectionner.
En tant que responsable opérationnelle de la plateforme qu’elle a en grande partie créée, Mélissa supervise la production de vecteurs viraux et mène une veille scientifique rigoureuse, assurant que toute l’équipe reste à la pointe des avancées mondiales. Passionnée par l’optimisation des vecteurs viraux, elle explore les variables influençant leur efficacité, telles que la concentration, la température et le pH. En parallèle, Mélissa encadre et forme de nombreux chercheurs et collaborateurs, aussi bien en interne qu’à l’extérieur.
Canadienne d’origine, Française d’adoption, l’ingénieure d’étude repousse les frontières des connaissances comme une seconde nature. Fort de la diversité culturelle de l’Institut qui enrichit les collaborations scientifiques, le parcours de Mélissa est un exemple d’excellence et de détermination.
Une ambassadrice de la recherche sur les cellules souches
Amélie Slembrouck-Brec rejoint l’équipe d’Olivier Goureau dès 2006 à l’Institut de la Vision, d’abord en tant qu’assitante ingénieur avant de passer rapidement ingénieur d’étude. Cette immersion dans la recherche sur la rétine, débutant par les cultures d’explants de rétine, lui permet de poser les bases solides de sa compréhension des pathologies oculaires.
Au fil des années, Amélie apporte une contribution significative au développement de modèles de cultures de cellules souches pluripotentes humaines (iPSC) et d’organoïdes rétiniens, ouvrant de nouvelles perspectives dans la recherche sur les maladies oculaires. Reconnaissance de son expertise croissante, elle prend en charge la plateforme iPS en 2012 aux côtés de Céline Nanteau.
Amélie consacre une part importante de son activité à la transmission de son savoir, formant les nouvelles générations de chercheurs et les aidant à maîtriser les techniques de culture des cellules iPS. Elle soutient également les chercheurs externes désirant exploiter les modèles organoïdes rétiniens, contribuant à l’expansion de ces technologies.
Parallèlement, Amélie a généré une lignée de cellules iPS à partir des cellules gliales de Müller, l’une des plus utilisées à l’Institut et par les collaborateurs externes. Une fierté pour elle, un accomplissement de plus pour innover en recherche et contrer les maladies de la rétine.
« Ensemble, elles incarnent l’excellence et l’innovation à l’Institut de la Vision, inspirant les futures générations de chercheurs par leur engagement et leur passion pour la science. Leurs parcours exemplaires montrent que, quelle que soit la voie empruntée, la persévérance et la passion peuvent mener à des réalisations exceptionnelles dans la recherche scientifique. »